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Le cancer dans le monde – Un paysage des risques en pleine Mutation

Ces cinq dernières années ont été marquées par des avancées incroyables dans le domaine du cancer, principalement en matière de diagnostic (biopsie liquide), de traitement (immunothérapie) et de classification (via la génomique), ainsi que de mesures préventives.

Dans ce premier article d’une série de quatre consacrés au cancer dans le domaine de l’assurance, le Dr Achim Regenauer, Chief Medical Officer PartnerRe, Life & Health, explique comment ces progrès se traduisent en terme d’analyse médicale.

 Bryce Shepherd, Head of Capabilities Development, Asia-Pacific, Life & Health, a quant à lui apporté sa connaissance du marché afin de définir des solutions pérennes, pertinentes et adaptées aux marchés.

 Cette adaptation au domaine de l’assurance est plutôt orientée vers les produits anglo-saxons de type « maladies redoutées » mais on imagine bien les transpositions qu’il pourrait y avoir sur des produits de type prévoyance individuelle ou collective, tant à la souscription lorsqu’il y a une sélection médicale qu’en cours de contrats avec des mesures de prévention.

 Les parties 2, 3 et 4 de cette série d’articles traiteront respectivement des principales avancées en matière de diagnostic, de traitement et de classification du cancer – chacune d’entre elles étant accompagnée d’une analyse du marché par les experts Vie et Santé de PartnerRe.

Facteurs clés de l’évolution du cancer

  • Facteurs de risque : Les différences d’incidence du cancer, de taux de mortalité et de morbidité sont principalement liées à des modes de vie, des facteurs environnementaux, sociaux et économiques différents. Il n’existe donc pas de tendance générale en matière de cancer et les taux d’incidence du cancer « toutes localisations confondues » (les cancers sont souvent définis par leur localisation primaire ou « site », par exemple le cancer du poumon) masquent la grande diversité des profils de cancer selon les pays.
  • Mesures préventives : Certains facteurs de risque bénéficient de campagnes de prévention (tabagisme, vaccination, mode de vie plus sain…) qui luttent contre l’apparition de certains cancers. À mesure que la recherche affine notre compréhension du rôle de ces facteurs de risque, ces mesures se développeront et amélioreront encore les taux d’incidence.
  • Mesures médicales : Au cours de la dernière décennie, la détection précoce et les traitements appropriés avec des médicaments anticancéreux innovants et plus efficaces ont permis de réduire la mortalité due au cancer, mais ont souvent augmenté la morbidité.

Tendances en matière d’incidence, de mortalité et de morbidité

  • Il existe peu de données publiées sur les tendances récentes de l’incidence du cancer et de la mortalité dans le monde.
  • Le taux d’incidence standard et le taux de mortalité standard chez les hommes sont environ 1,5 fois supérieurs à ceux des femmes.
  • Les personnes âgées de plus de 50 ans présentent toujours un risque plus élevé de développer un cancer ; à l’échelle mondiale, le nombre de patients atteints d’un cancer et de décès par cancer dans cette tranche d’âge représente plus de 80 % des patients et des décès dans toutes les tranches d’âge1.
  • En raison de sa forte densité de population, l’Asie est la région du monde où la morbidité liée au cancer est la plus élevée.
  • Les taux de nombreux cancers sont en passe d’être maîtrisés dans les pays à revenu élevé, grâce à l’amélioration des facteurs de risque, à la détection précoce et aux traitements avancés.
  • En revanche, les taux de cancers les plus courants, tels que ceux du poumon, du sein et du côlon-rectum, sont actuellement en hausse dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire en raison de l’augmentation des facteurs de risque en lien avec ces cancers typiques, tels que le tabagisme, le surpoids, l’inactivité physique.
  • En outre, les pays à revenu faible et intermédiaire continuent de supporter une charge disproportionnée de cancers liés aux infections, notamment l’estomac, le foie et le col de l’utérus.
  • Des dépistages plus complets et fréquents, l’évolution des définitions du cancer, l’utilisation de technologies d’imagerie avancées, ont conduit à la détection fortuite de davantage de cas. On a observé une augmentation du taux d’incidence standardisé pour l’âge pour de nombreuses localisations de cancer, se traduisant par une hausse disproportionnée des cancers in situ2.

Pourquoi ces tendances sont-elles importantes pour les assureurs vie et santé ?

  • Le cancer est la deuxième cause de décès (après les maladies cardiovasculaires). Dans le monde, un décès sur six est dû au cancer.
  • L’incidence est la plus élevée pour les tranches d’âge fortement assurées. Globalement, la majorité des cancers surviennent chez les personnes âgées de 50 ans et plus ; près de 50 % des cas de cancer connus surviennent dans la tranche d’âge 50-69 ans, c’est-à-dire la principale tranche d’âge de la plupart des portefeuilles d’assurance-vie.
  • Changement de la mortalité. La répartition des décès par cancer sur l’ensemble du spectre des âges a sensiblement changé depuis 1990 ; la part des décès chez les plus de 70 ans a augmenté de 8 %, tandis que la part des décès chez les 50-69 ans et les 15-49 ans a diminué.
  • L‘oncologie est désormais le moteur des progrès médicaux avec la biopsie liquide, les traitements ciblés, la médecine personnalisée et le séquençage du génome. Des changements substantiels sont en cours, il est donc essentiel que les assureurs vie et santé suivent de près les tendances en matière d’incidence et de mortalité à moyen terme, on peut s’attendre à des progrès beaucoup plus élevés, reflétant les différentes avancées médicales pour de nombreux cancers.

Impact de Covid-19

  • Les reports des traitements contre le cancer en raison du confinement et de l’accès réduit aux hôpitaux pourraient entraîner une augmentation de la mortalité supplémentaire estimée à plus de 6 % pour un retard de 4 semaines [3].
  • En outre, on peut s’attendre à une augmentation substantielle du nombre de décès dus au cancer en raison des retards de diagnostic dus au report des examens de routine non urgents et à la suspension des services de dépistage.

Dans le prochain article de cette série, « Partie 2 : Diagnostic du cancer – Détection précoce : son impact sur l’incidence et la mortalité », nous aborderons le dépistage imminent du cancer par un simple test sanguin.

Contributors

Achim Regenauer, Chief Medical Officer, Europe and Asia Pacific
Bryce Shepherd, Head of Capabilities Development, Life & Health, APAC

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Vos contacts habituels chez PartnerRe seront heureux de vous présenter l’ensemble de l’offre de services liés à la sélection médicale afin de vous aider à développer des produits de type risques aggravés. N’hésitez pas à les contacter.

Cet article est destiné à des fins d’information générale, d’éducation et de discussion uniquement et ne constitue pas un conseil juridique ou professionnel.

References

1 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6740016/pdf/13045_2019_Article_783.pdf
2 https://www.nature.com/articles/s41598-018-32844-x
3 https://www.bmj.com/content/371/bmj.m4087

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